Cette page est spécialement dédiée aux personnes qui vont se lancer pour la première fois sur un triathlon ... A vrai dire, si l'on ne connait pas très bien la discipline, on a vite fait de commettre quelques petites erreurs qui, à défaut d'être gravissimes peuvent nuire au bon déroulement de l'épreuve. Sachant qu'un triathlète averti en vaut 2, voici quelques conseils pour permettre aux néophytes d'avoir l'air ... moins néophytes le jour J.

Les conseils ci-dessous sont principalement issus soit d'erreurs que j'ai moi-même commises, soit de situations (parfois drôles) que j'ai pu rencontrer ...

Pour commencer, les points de réglement à connaître :

Comme tous les sports, le triathlon est régi par des règles d'arbitrages précises qu'il vous faudra respecter scrupuleusement, sous peine de vous faire sanctionner. Elles sont simples à retenir et à assimiler.

• En natation : ultra simple : suivre le parcours sans le "couper" ! Et globalement un parcours natation, ce n'est pas très compliqué : une boucle à effectuer une voire 2 fois (avec parfois un passage en courant sur la plage, dite "à l'australienne", avant de replonger), ou parfois une ligne droite, ce qui nécessite préalablement de rallier le point de départ à pieds. Le parcours est toujours délimité par de grosses bouées, assez visibles pour que l'on puisse les repérer lorsqu'on nage. Les nageurs sont toujours encadrés par des arbitres en petites embarcadères chargés de surveiller le bon déroulement de l'épreuve, et de remettre dans le droit chemin d'eventuels nageurs qui auraient perdu "leur cap".
  
  
• C'est en vélo que les points de réglements sont les plus drastiques : en effet, à quelques exceptions près (épreuves de Grand Prix par exemple ou quelques autres courses telles qu'à Paris), le réglement interdit le "drafting", cette méthode qui consiste à se placer derrière la roue de son prédécesseur afin de bénéficier de son aspiration, ce qui assure une grosse économie d'effort.
  Pour ne pas écoper d'un carton rouge, ne roulez pas derrière le cycliste qui vous précede, ne roulez pas en "paquet", mais décalez-vous pour ne pas bénéficier de l'aspiration de celui qui pédale devant vous. A fortiori, ne roulez pas en peloton. Lorsque vous souhaitez doubler un autre concurrent, décalez vous plusieurs mètres avant de le dépasser. Bref, montrez au corps arbitral toute votre bonne volonté et tout se passera bien. N'oubliez pas : par définition, le triathlon est un sport individuel ...
  La sanction en cas de drafting est généralement le "stop and go" (l'arbitre vous oblige à vous arrêter et à descendre de vélo, avant de reprendre votre course) ou la boucle de pénalité. Celle-ci s'effectue en course à pieds : il s'agit tout simplement d'effectuer une petite boucle supplémentaire en course à pieds. On a généralement pas besoin de ça !!
  Mon conseil : avant chaque course, vérifiez scrupuleusement si le réglement autorise le drafting. En général ce point de réglement est précisé lors du briefing.
  
  
• En course à pieds, les exigences seront les mêmes qu'en natation. Il n'est pas fait mention du drafting, mais là encore évitez de trop profiter de l'entrainement des autres. Là encore, respectez le parcours, et tout se passera bien.

Le réglement lors des transitions

Les transitions sont les spécificités du triathlon. Elles répondent elles aussi à des règles très strictes à respecter scrupuleusement !! :

• Lors de la T1 (transition natation - vélo) respectez les points suivants : en tout premier lieu, attachez votre casque, fixez la jugulaire avant d'empoigner votre vélo. Par ailleurs, il est strictement interdit de monter sur votre vélo dès votre emplacement. Pour ne pénaliser personne, il convient de courir à côté de sa monture jusqu'à la sortie du parc, où une ligne est clairement délimitée. C'est seulement à partir de cette ligne que vous pourrez enfourcher votre bicyclette. Pas la peine de gruger, les arbitres sont très vigilants sur ce point.
  
  
• Lors de la T2 (transition vélo - course à pieds), faites la même chose ... dans l'ordre inverse !! Plus clairement ; descendez de vélo avant la ligne de délimitation, gardez votre casque, jugulaire attachée, courez jusqu'à votre emplacement, où là seulement, vous pourrez ôter votre casque. Là encore les arbitres du parc à vélo sont très tatillons sur ce point ... Cela serait dommage de se faire pénaliser pour ce point de détail.

Enfin, partant du principe que le triathlon est une discipline exclusivement solitaire, sachez que toute aide extérieure est interdite. Ne sachez compter que sur vous même ! En dehors des ravitaillements fournis par l'organisateur, comptez sur les réserves que vous aurez mises dans vos bidons ou attachées sur votre vélo (barres énergétiques par exemple). Il en sera de même si vous avez des problèmes mécaniques. Toutefois, si vous tombez en rade, il arrive parfois qu'un généreux concurrent vous passe sa pompe ou une chambre à air en rab' ...

Quelques conseils pendant la course :

Dans la section ci-dessous, je vais tenter de ne laisser aucune zone d'ombre, pour vous permettre de décortiquer par ordre chronologique à quoi devrait ressembler votre première course idéale :

• N'arrivez pas au dernier moment sur le lieu de la course : prévoyez au moins une heure de marge (au minimum !), c'est le temps nécessaire pour récupérer son dossard, finir les derniers réglages du vélo, s'échauffer, sans oublier d'avoir minutieusement préparé ses affaires pour les transitions ...



• Allez récupérer votre dossard : on vous confie un sac dans lequel vous trouverez : un bonnet au numéro de votre dossard, un ou 2 dossards à fixer soit sur votre ceinture soit sur votre tenue, un autocollant ou une plaque pour numéroter votre vélo, un petit autocollant à fixer sur votre casque, et généralement une puce à fixer à la cheville.



• Allez reconnaître le parcours après la sortie du parc, afin de régler le dérailleur du vélo en conséquence : inutile de passer la chaine "sur la plaque" si une côte s'annonce dès les premiers mètres !
  Je préconise dans tous les cas de pédaler "mou" durant les premiers mètres, pour adapter ses jambes à la transition.
  Profitez-en également pour reconnaitre le sens de circulation dans le parc à vélo : mémorisez l'entrée et la sortie de chaque discipline, pour éviter le temps perdu lors des transitions. Il faut savoir que par équité, on n'entre et on ne sort jamais par le même accès histoire de ne pas privilégier ceux qui seraient vers la sortie : de ce fait chaque concurrent est dans l'obligation de traverser le parc à un moment ou à un autre ...




• Il est maintenant temps d'entrer dans le parc à vélo. Vous devrez préalablement enfiler votre casque pour qu'on puisse vérifier sa conformité, puis vous vous ferez tatouer à l'épaule gauche et au mollet gauche. Dans certains cas, les arbitres vérifient également la conformité de votre prolongateur, si toutefois votre vélo en est muni.
  Reste à trouver et surtout à mémoriser votre emplacement ... Ca parait bête comme conseil, mais ... nombreux sont les débutants qui, à la sortie de l'eau perdent tout sens de jugement et errent dans le parc à la recherche de leur emplacement ... Pour éviter toute panique inutile, mémorisez un détail pour retrouver votre allée : et de grâce cherchez autre chose que le vélo qui se trouve à l'entrée de l'allée : comment vous retrouverez-vous lorsqu'il n'y sera plus ? Trêve de badinage, on trouve souvent une chaise, un drapeau, un numéro d'allée à retenir pour ne pas se planter en pleine transition ...



• Il est temps d'organiser ses affaires pour la transition : vélo, casque, lunettes, chaussures de vélo au sol puis les runnings pour la course à pieds. Préparez-vous : prenez avec vous vos affaires de natation et prenez un peu d'avance s'il vous faut du temps pour enfiler la combinaison.



• Profitez de ces derniers instants dans le parc pour écouter le briefing durant lequel l'organisateur rappelle les détails de la course, le nombre de boucles à parcourir sur le parcours, le sens de circulation dans le parc ... Bref, quelques infos utiles pour ne pas se planter.



• N'hésitez pas à effectuer quelques mouvements de crawl une dizaine de minutes avant le départ, histoire de prendre la température de l'eau, ajuster sa combinaison. L'eau trop froide peut couper la respiration, et rendre les premières dizaines de mètres catastrophiques.



• Une fois le départ donné, pour la natation, partez à votre rythme ... si vous voulez arriver vivant à l'aire de transition ! Placez-vous dans le groupe selon votre niveau ... je veux dire par là qu'il est absolument inutile, si vous considérez être un nageur "moyen" de vous mettre sur la première ligne : les départs natation sont très impressionnants ... et risque est grand de vous faire rattraper par de meilleurs nageurs que vous sans scrupules résultat : vous allez prendre (ou donner) des coups ... Donc ... préservez vos forces !
  
  N'oubliez pas, surtout si vous nagez en mer, de vous orienter et de ne jamais perdre la (ou les bouées) de vue. C'est dommage de zigzaguer et de faire 2 fois plus de distance que les autres !
  Pour cela, levez régulièrement la tête et adoptez si vous le pouvez, le style de nage "water polo" la tête hors de l'eau. Sinon, quelques mouvements de brasse seront suffisants.



• Lors de la transition "vélo" ...On garde son calme ! Il est vraiment inutile de confondre vitesse et précipitation, l'essentiel, surtout pour les premières fois, lorsqu'on n'est pas encore rôdé, est de rassembler ses esprits pour éviter les bourdes.
  
  Lorsque vous sortez de l'eau, enlevez le bonnet et les lunettes. Vous pouvez jeter le bonnet dès la sortie de l'eau ; la plupart du temps, de grandes poubelles sont prévues à cet effet. Puis, tout en trottinant en s'habituant progressivement à la position verticale (parfois à l'origine de vertiges dont je suis personnellement particulièrement victime) commencez à enlever le haut de votre combinaison. Vous ôterez le bas une fois arrivé au vélo. N'oubliez pas de bien mémoriser votre emplacement pour éviter de perdre inutilement votre temps



• Une fois à son emplacement, dans l'ordre : on enlève la combi, on s'essuie les pieds, on enfile les chaussures de vélo, le casque et les lunettes. N'oubliez pas ! Veillez à ne pas enfourcher votre vélo avant la ligne qui vous le permet .. et surtout ... attachez la jugulaire de votre casque en tout premier lieu !



• Une fois sur le vélo ... commencez par "mouliner" pour adapter vos muscles ... et n'oubliez pas que le drafting est interdit (sauf exception sur certaines courses). Profitez que vous êtes sur le vélo pour vous hydrater (n'attendez pas d'avoir soif !), voire vous alimenter si vous partez sur une course longue. Lorsque vous en terminez avec le vélo, à l'approche de l'aire de transition, commencez à pédaler "mou" pour éviter, une fois encore, de traumatiser vos jambes, qui doivent encore vous soutenir pour la course à pieds !



• La deuxième transition est plus simple et plus rapide : elle consistera simplement à échanger les chassures de vélo contre la paire de running, et de troquer le casque contre une casquette ...
  Heu ... quitte insister un peu ... J'insiste sur le fait que vous pouvez enlever votre casque ! Je sais, cela porte à sourire mais on a déjà vu des athlètes effectuer toute la course à pieds avec leur casque ... autant éviter d'accumuler les handicaps ... Pour info, à ma connaissance, la seule discipline ou l'on court avec le casque, c'est le bike n' run.
  Evitez d'attaquer la course à pieds trop fort ... toujours pour ces fameuses raisons de transition musculaire ...

Courage ... vous êtes prêts du but ... dans quelques centaines de mètres une foule en délire va ovationner le sportif émérite que vous êtes !!