L'entrainement hivernal
Un peu de courage, une bonne méthode et c'est parti !
Novembre ... Décembre, les jours raccourcissent, le thermomètre fait grise mine, mais c'est généralement à cette saison, après une petite période de re-génération, que l'on reprend progressivement le rythme des entraînements. Eh oui ! Le triathlète a beau être un amateur de la saison chaude pour les compétitions, il n'a pas trop intérêt à négliger le travail hivernal, sous peine d'être "grave à la bourre" lorsque les premiers rendez-vous sportifs pointeront leur nez.
Bien. Forts de cette constatation, il faut en venir aux faits, et surtout, il faut se préparer à affronter les grands froids ... Brrrr ...
Mais comment faire, concrètement, pour ne pas affronter les rudeurs de l'hiver, sans entamer sa motivation et son capital santé ? En ce qui me concerne, autant prévenir, depuis que j'ai quitté Marseille, je suis une VRAIE FRILEUSE, alors je m'attaque à 3 domaines différents pour affronter l'hiver :
- L'équipement,
- Le programme d'entrainement,
- Et le mental !
L'équipement :
C'est bien entendu le premier thème de réflexion que vous devrez aborder. Affronter le froid c'est d'abord se couvrir convenablement pour faire face aux températures polaires, au vent, voire à la pluie.
Règle numéro 1 : trouver le bon compromis confort/chaleur. Il existe aujourd'hui de nombreux textiles dits "techniques" conçus pour préserver la chaleur, respirer etc. tout en restant très fins et confortables. Grâce à cela, vous pouvez cumuler 2 voire 3 épaisseurs sans ressembler à un bibendum.
Pour cela, je conseille de choisir des vêtements aux coupes plutôt près du corps, pour se sentir à l'aise. J'ai une fois acheté une veste à la coupe assez large, mais je trouve que c'est embêtant pour courir. Optez pour un collant d'athlé chaud (doublé, ouaté), c'est super efficace et aussi très confortable, cela n'a rien à voir avec un bas de survêtement, beaucoup moins adapté ! Cela vaut aussi bien pour le vélo que pour la course à pieds. En vélo, à cause du vent, vous aurez peut-être à investir également dans une veste coupe-vent.
Il ne faut pas négliger les extrémités : tête, mains, pieds. Pour la tête, j'ai investi dans un bonnet tout fin en lycra, niveau look c'est bizarre, mais niveau confort/efficacité, rien à dire. Cela couvre principalement les oreilles, et ça a l'avantage de passer sans souci sous le casque de vélo. Je ne cours jamais sans mes gants (ce sont initialement des gants de ski de fond très fins mais très chauds), et pour le vélo l'accessoire indispensable ; les sur-chaussures en néoprène ; c'est ultra efficace contre le vent froid ! Bref, avec tout ce qui existe aujourd'hui dans les magasins spécialisés, il n'y a vraiment plus aucune excuse pour ne pas sortir !
Un conseil pour la CàP : si vous avez une légère (je dis bien "légère") sensation de froid les 5 première minutes; inutile de vous couvrir plus : dans 10 mn il n'en paraîtra plus !!
Le programme d'entraînement :
Dans cette section, je souhaite aborder 2 points :
- le programme d'entraînement doit être conçu de telle sorte que celui-ci vous apporte assez de motivation pour rater le moins de séances possibles. En général, lorsque les séances sont planifiées à l'avance on a plus tendance à vouloir respecter le programme "coûte que coûte", c'est plus facile de s'y tenir que lorsqu'on s'entraine "au feeling" où l'on a plus tendance de vouloir faire "sauter" à cause de conditions difficiles.
- cela dit, il n'est pas demandé à l'athlète de faire tout et n'importe quoi et de mettre sa santé en risque ! D'où mon 2e point : pendant l'hiver, pensez à mettre en place un programme adapté au climat : pour la natation, dès lors qu'on dispose d'une piscine couverte (ce qui arrive dans 99% des cas !) pas de souci particulier ! Passons donc à la CàP et au vélo.
Pour le vélo, il est temps d'investir dans un home-trainer, ou de le ressortir de la cave et le dépoussiérer ! Le travail en home-trainer est à privilégier pendant l'hiver : certes on s'accordera à des séances moins longues que lorsqu'il s'agit de sorties en nature, mais celles-ci seront axées sur la qualité et la technique : elles sont donc à intégrer au programme lorsque la pluie, la neige, le vent ... ne permettent pas de mettre le nez dehors. C'est très utile pour le reste de la prépa printanière.
Autre alternative : le VTT ! Celui-ci permet de travailler son vélo malgré le froid : c'est ludique et cela permet de s'octroyer des séances axées sur l'endurance et la vélocité, en souffrant moins du froid ou des intempéries que sur le vélo de route. A intégrer dans son programme du WE !
Pour la course à pieds : pas vraiment d'alternative, si ce n'est penser à un bon équipement si les conditions sont trop extrêmes. J'aurais tendance à dire que dans le pire des cas, le triathlète devra surtout penser à modifier son programme et alterner sa séance CàP avec une autre séance plus adaptée aux conditions : piscine, home-trainer ...
Enfin je mentionnerai un type de séance à envisager en cette période hivernale : la PPG (ou préparation physique générale). Equipez-vous de quelques altères et profitez de la chaleur de votre maison pour vous octroyer quelques séances d'abdos - gainage / fessiers / bras / jambes ... bref la PPG est un bon moyen de passer l'hiver activement en faisant travailler spécifiquement certaines filières musculaires particulièrement sollicitées dans les 3 disciplines. C'est idéal de pouvoir caser ce type de séance s'il ne reste vraiment rien d'autre à faire !
Bref, malgré la rudesse du climat, vous voyez qu'il y a toujours de moyen de s'entrainer, pour peu qu'on soit un peu motivé, c'est pour cela que je finirai par la partie : mental !
Le mental :
Le terme est peut-être un peu fort, mais c'est surtout pour dire que la motivation comptera beaucoup dans la réalisation de votre préparation hivernale ... et du reste de la saison !
Pour cela, afin d'éviter de faire "sauter" trop de séances pour cause de mauvaises conditions ou absence de motivation, pensez dès à présent aux objectifs de la saison qui s'annonce ... C'est la plus belle des carottes que je connaisse. Quelques dates sur un calendrier seront là pour vous rappeler que toute séance ratée vous éloigne de vos objectifs de performance !
Comme je le disais précédemment, essayez de vous constituer un programme chaque semaine. Avec des séances planifiées noir sur blanc, on a plus tendance à vouloir "s'y tenir" que lorsqu'on improvise.
Enfin, pensez aux bénéfices que vous allez récolter à l'issue de cette séance qui s'annonce difficile ! N'oubliez pas que les 5 premières minutes sont les plus difficiles, et que le reste de l'entrainement ne sera que "pur bonheur" une fois votre corps réchauffé. Pensez à ces instant privilégiés, dans le calme de la nuit, lors d'une séance de footing dans un paysage enneigé ... au pire, pensez à la douche chaude qui vous attend et à la satisfaction qui sera la vôtre lorsque vous serez à nouveau au chaud ! Je suis certaine que vous vous direz "j'ai bien fait de me forcer un peu !" et vous vous le direz encore plus cet été lorsque vous serez affûté !