Quand on passe de 2 à 4 roues

J'ai eu l'occasion en or de tester un quad, et pas n'importe lequel : le 400 LTZ de chez Suz' ; autant dire une référence sportive chez les quadeurs : du couple, de la pêche et un comportement heu ... rageur !
Bilan d'une motarde ? Le 4 roues, on y prend goût !

Je partais avec un a-priori plutôt négatif ... En effet, jusqu'alors, à mes yeux, le quad n'était qu'un parent pauvre de la moto : impossible de prendre de l'angle, impossible de faire de l'interfile, le pilote a le regard moins haut qu'en moto ... peut-on vraiment éprouver de bonnes sensations sur ces 4 roues à dominos ?

Il fallait donc une bonne dose de persuasion pour me faire changer d'avis et imaginer que chevaucher ces drôles de machines pouvait être aussi ludique que jouissif ...
L'occasion m'a été présentée de changer d'avis sur la question : j'avais l'opportunité de tester l'un des modèles les plus sympatiques que la gamme "à 4 roues". Le Suz' LTZ 400 est une bête plutot sportive, dôtée d'un comportement très vif, d'un moteur coupleux et puissant ... Autant dire que je n'ai pas forcément commencé par le plus facile ! Qu'à celà ne tienne, au moins, je serai fixée !!

Introduction au monde du quadeur : le test allait se dérouler sur un terrain de jeu formidable : les chemins forestiers du Pays du Mont Blanc : des pistes techniques, proposant un dénivelé joueur, et serpentant au milieu des arbres, le tout ... face à un Mont-Blanc généreusement ensoleillé ... Tout est réuni pour que la découverte se déroule sous les meilleurs hospices ...

La caractéristique distinctive du Quad, outre le fait qu'il est posé sur 4 roues (cela n'aura échappé à personne !!) est que l'accélérateur n'est pas matérialisé par une poignée tournante, mais une sorte de "gachette" située sous la poignée droite. Cette invention est motivée par un aspect purement pratique : les soubresauts provoqués par la machine lors de séances off-roads pourraient provoquer des accélérations inopportunes et malheureuses. La maîtrise des gaz est alors beaucoup plus sure avec cet appareil. Pour le reste, le motard ne sera que très peu destabilisé par cette nouvelle monture : poignée d'embrayage à la main gauche, sélecteur au pied gauche, frein avant à la main droite et frein arrière au pied droit. Notez que les quads homologués "route" doivent impérativement avoir un système de frein centralisé : lorsqu'on freine à la main ou au pied, le freinage est réparti sur les 4 roues.

Le comportement à adopter : les rudiments techniques sont les suivants : pour que l'expérience se passe au mieux, il convient, comme en moto de déplacer tout son poids à l'intérieur du virage pour contrer la force centrifuge ; c'est ça qui est rigolo !
Lors des séances en montagne, pour faciliter la grimpe, il faut veiller à porter un peu son poids en avant. Pour le reste, on verra bien, la motarde que je suis fera le reste au feeling !

C'est parti ! Le plus déstabilisant au début, c'est le maniement de la gachette, et les premiers virages : difficile de penser à tourner le guidon à 90 degrés pour prendre les épingles ! Toutefois, très vite la gêne s'estompe et l'on prend ses marques : on oublie cette fameuse gachette, les vitesses se passent comme en moto, on peut donc se concentrer entièrement au pilotage de la machine. En chemin montagneux, la difficulté est avant tout de se positionner sur la machine pour passer aux mieux les difficultés, notamment les virages abrupts et serrés : 1. je dose les gaz avec dextérité, 2. je me penche un peu en avant, 3. je m'incline vers l'intérieur de la courbe, 4. je n'oublie pas de tourner le guidon et de regarder ou je dois aller ! Après ça, ce n'est que du bonheur ! J'ai même eu la grande surprise de constater que les routes viroleuses de montagnes offrent un terrain de jeu inattendu : ces machines à quatre roues s'amusent parfaitement sur le bitume inégal des lacets qui grimpent aux sommets ... Certes on ne va pas chercher la prise d'angle, mais le point de glisse idéal, et le plaisir est grand ! Finalement, on trouve aussi de quoi s'amuser !

Verdict ? Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Oui, voilà, j'avoue, j'ose le dire : le quad ce n'est pas si mal que ça ! C'est même amusant ... Mais je précise : je trouverai toujours l'usage du quad urbain totalement dénué d'intérêt : le quad trouve sa raison d'être loin des villes, dans les chemins de campagne ou de montagne, sur des routes viroleuses, défoncées et désertes ... Dès que l'on trouve ses marques, on peut très rapidement se laisser griser et prendre beaucoup de plaisir. Il faut pour cela adopter une technique particulière, adaptée à cette monture un peu spécifique.