Passion Triathlon - Le triathlon au féminin : sport et grossesse
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Triathlon et grossesse : mon expérience - Sevrage d'une accro au triathlon


triathlon au feminin
J'ai appris ma grossesse en novembre, période qui tombait plutôt bien car c'est une période "charnière" où l'on se remet de sa saison à peine terminée et où l'on planifie la prochaine. Donc la "transition" était toute trouvée ! Je savais d'ores et déjà quoi faire de ma saison 2010 : d'entrée je n'avais aucun doute sur le fait que j'allais pouponner, et regarder le plus loin possible le calendrier des courses !

Mais c'est sans compter sur une réalité, et je pense que je ne suis pas la seule dans ce cas : désirer un enfant ne balaie pas le fait que l'on puisse être accro au sport, et le choix de la grossesse, bien qu'il soit parfaitement assumé n'exclut pas l'idée que l'on soit "en manque" de sport. Et c'est bel et bien mon cas : j'aime pratiquer le triathlon, ce sport permet de m'épanouir, de prendre confiance en moi, de prendre soin de moi, et même si, je le répète la grossesse est un choix, et un choix heureux, je savais que le sport, la compétition ... Tout cela allait me manquer.

Aussi ai-je décidé de concilier une grossesse sereine avec un minimum d'activité physique. Non seulement parce que cela n'était pas incompatible dans une certaine mesure, mais aussi parce que j'essaierai de garder un minimum contact avec la vie sportive.

Physiquement :

J'ai eu la grande chance d'avoir une grossesse "sans histoire", sans complications et sans difficultés m'obligeant à respecter des phases de repos obligatoire ... Et ça, ça vaut de l'or !

Je pense que ma condition physique au moment où je suis tombée enceinte a certainement contribué à ce que tout se passe bien, mais je crois quand même qu'un facteur chance intervient dans le bon déroulement de ces 9 mois. En effet, je pense qu'il ne suffit pas d'être sportive pour échapper à la rétention d'eau, au diabète gestationnel ... En fait, je n'en sais rien, mais j'ai déjà échappé à ces petits problèmes, ce qui m'a bien arrangé.

Course à pieds : En fait, dès que j'ai appris la nouvelle, j'ai immédiatement arrêté la course à pieds, même si mon médecin ne s'est pas radicalement opposé à la pratique de la CàP encore pendant quelques temps puisque mon état me le permettait. Là, c'est vraiment une question de feeling, d'envie. J'ai tenté un ou 2 footings, mais sans grande conviction : trop peur qu'il arrive quelque chose à ce petit être qui tente de s'accrocher au chaud ! Donc dès le mois de novembre, j'ai troqué la course contre de la marche rapide. Ce n'est pas pareil, mais bon ! La marche me semblait moins traumatisante, et me permettait de trouver un "substitut" à mes sorties pédestres.

Vélo : Là aussi, j'ai immédiatement remisé mon fidèle destrier Kuota ! Un peu à contre coeur, mais la position allongée et le risque engendré ne m'enchantaient plus vraiment. En revanche, pendant plusieurs semaines encore, j'ai enfourché le VTT sur des routes bien plates et bien lisses pour accompagner les sorties footing de mon cher et tendre, et puis j'ai continué à prendre le vélo quotidiennement pour me rendre à la gare pour aller au boulot. Certes, j'ai ralenti ma cadence habituellement effrenée, pour finalement déposer le vélo définitivement aux alentours du 4e mois, quand le ventre a sérieusement commencé à me géner pour pédaler !!!

Natation : Nagez jeunesse ! Jusqu'à plus soif ! La natation a vraiment été la super bonne surprise de cette grossesse. Je pensais "nageotter" un peu comme les mamies qu'on croise (ou plutôt qu'on double) dans nos lignes d'eau ... Je m'attendais même rapidement devoir troquer le crawl etc. contre des séances de "flottaison type baleine", eh bien pas du tout !! Jusqu'à la fin du fin, j'ai continué à boucler des séances de vraie nage.

Lorsque je m'étais renseignée sur les nages à privilégier pendant la grossesse, j'ai eu à peu près tous les sons de cloche. Alors j'ai fait selon mon propre feeling. Autant dire : pas de dos (j'ai horreur de ça), pourtant je pense que ça aurait pu être très adapté, et je m'attendais même à ne pouvoir faire plus que ça ... Peu voire pas de brasse (là pour le coup j'avais lu des remarques disant qu'il était peu recommandé d'être trop cambrée), me restait donc le sacro-saint crawl, que j'ai pratiqué sans modération ou presque.
Disons que par rapport à d'habitude j'ai beaucoup réduit l'intensité pour travailler exclusivement à un rythme "technique", je me suis concentrée sur ma technique, la glisse, mon bien être et j'avoue que je me suis ré-ga-lée. Vraiment, jusqu'au bout, j'y ai pris beaucoup de plaisir. La natation est LA discipline qui fait oublier qu'on est enceinte : on ne ressent plus son bide, j'ai même eu la surprise de constater que je continuais à avancer presque aussi vite que quand je ne suis pas enceinte ... Le bonheur absolu !!

Verdict : Au cours des 9 mois de grossesse, j'ai réussi à maintenir une activité physique quotidienne. Durant tout l'hiver, j'ai gardé mon rythme habituel qui était de sortir courir quasiment quel que soit la météo, et je m'y suis tenue. Résultat, à peu de choses près, j'ai effectué une moyenne d'une sortie de marche quotidienne d'une heure environ (parfois plus, parfois un peu moins), et j'ai eu la bonne surprise de constater que jusqu'au 9e mois, marcher une heure à un rythme adapté ne posait absolument aucun problème à mon organisme : zéro douleur, zéro gêne, aucune contraction, et mon col se porte très bien, merci !
La pratique de la marche dans mon cas - et je tiens à insister sur le fait que ce qui est vrai pour moi ne le sera pas pour toutes n'a eu aucune incidence sur le terme de la naissance.

Idem pour la natation : tout au long des 9 mois, j'ai assuré un minimum d'une séance de natation hebdomadaire, à raison de 45 mn environ par séance, ce qui m'a apporté un bien fou.

Est-ce lié ou pas ? J'ignore si c'est entièrement lié ou pas, mais à quelques jours de la naissance, j'ai pris seulement 9 kilos par rapport à mon poids d'avant grossesse, ce qui est vraiment acceptable. Peut-être que mon alimentation y est pour quelque chose, mais c'est un autre sujet !!

Mentalement

Je crois que j'ai plus souffert mentalement que physiquement !

Moralement, je dois avouer que le manque de compétition s'est un peu fait sentir.

C'est surprenant comme on sent que l'on apprécie les choses lorsqu'elles nous manquent. Je ne me sens pas une compétitrice de folie, et pourtant, la perspective de la saison de compétition en course à pieds et en triathlon m'a un peu fait bizarre.

Surtout lorsque je lisais les compte-rendu d'entrainement, et les récits de course sur les sites et forums que je fréquente habituellement. Lors de mes marches quotidiennes, je me surprenais, (entre 2 pensées tournées vers l'arrivée du bébé que j'avais hâte de connaître), à frétiller d'envie sur les chemins que je parcourais d'habitude en courant ... Je savais que ce n'était qu'une question de temps, mais une petite pointe d'envie se faisait sentir de-ci de-là.

Mais je savais que dans quelques temps, toutes mes priorités seraient bousculées, et que le triathlon passerait vite au second plan ...

La reprise

Ayant eu la chance de vivre un accouchement plutôt facile (quoique long) et sans complications, la perspective d'une reprise pas trop tardive et sans trop de complications était tout à fait envisageable.
Cela a été rendu réalisable grâce à mon petit bout d'homme qui s'avère être plutôt facile à vivre. J'ai certes été fatiguée comme toute les mamans d'un premier bébé, mais il a fait ses nuits rapidement, ce qui m'a permis de ne pas trop entamer mon capital vitalité.

Dans le détail
J'ai eu le feu vert pour la reprise des activités fin août : tous les voyants étaient au vert ! J'avais hâte de tester tout ça.

L'occasion m'en a été donnée lors de mes vacances début septembre. Je m'étais donné comme objectif de reprendre d'abord la natation et le vélo, puis la course à pieds, un peu plus délicate car plus traumatisante pour monsieur Périnée.

La natation : les sensations furent un peu mitigées.
J'ai nagé quasimment jusqu'à la fin de la grossesse, soit fin juin. Le 05 septembre, je me fixe un petit défi : participer à la partie natation du triathlon découverte de Gerardmer. 500 mètres. Facile ! J'ai nagé régulièrement, donc même après la grossesse cela devrait bien se passer. Je me lance donc sans plus de préparation sur le relais, pensant profiter des séances régulières de ce printemps. La claque ! Certes j'avais nagé, mais j'ai privilégié, la glisse, les sensations, l'endurance, la tehchnique. J'avais quelque peu perdu le pep's et la vitesse indispensables sur ces distances. Je pars, confiante, sur les premiers mètres qui me séparent du portique d'arrivée ... Aille !! Impossible de respirer, j'ai mal aux bras et aux épaules (et là je réalise que je passe mon temps à porter mon bout de chou dans les bras, ça doit crisper un peu les muscles !), bref : je souffre. A tel point qu'à mi-parcours, je dois passer quelques mouvements en brasse pour retrouver mes esprits. Donc la reprise en natation par un sprint sur 500 mètres, très mauvais plan.

Quelques jours plus tard, j'ai eu l'occasion de renager tranquillement en bassin, et j'ai eu la grande satisfaction de retrouver du plaisir, de la glisse, du feeling. Il va falloir persévérer.

Le vélo : retour à mes amours.
Là, les retrouvailles se passent beaucoup mieux. Je piaffe d'impatience à l'idée de remonter sur mon vélo, j'ai trop envie, je suis trop contente ! Remettre l'équipement m'excite énormément. Et ma joie sera justifiée : si ce n'est que bien sûr j'ai moins la pêche qu'avant (logique !) je retrouve assez rapidement mes marques et mon plaisir. J'attaque tout doux les 2 premiers jours par des sorties très courtes (une heure maximum) histoire de réhabituer mes muscles et mon ... derrière. Mais assez rapidement l'envie est trop forte : je profite de mon séjour à Gerardmer et à Annecy pour me frotter à mes premiers petits cols.
Le bilan est assez contradictoire : je suis contente de remonter sur le vélo, de retrouver des sensations, même si je trouve que j'ai quand même pas mal de travail avant de retrouver un "vrai" niveau.

La course à pieds : reprise un peu plus tardive
J'attendrai un peu plus pour la CàP, plus traumatisante pour mon organisme qui se remet à peine de ses émotions. Je patienterai jusqu'à début octobre pour rechausser timidement les runnings.
C'est avec excitation, mêlée d'une boule au ventre que je fais mes premières foulées. Je sais qu'il ne faut absolument pas comparer avec "avant" et qu'un temps de réadaptation assez long sera certainement prévisible. Je dois m'astreindre à partir "doux et mou" pour ne pas être déçue. J'effectue une première sortie très souple et volontairement très lente d'une trentaine de minutes environ. Cela fait du bien, mais je maintiens une certaine réserve car je suis très à l'écoute de mon corps, de mon périnée ... le résultat est toutefois satisfaisant et me donne envie de reprendre prochainement. Profitant de mon congé maternité, je vais pouvoir recourir 1 à 2 fois par semaine, d'abord 30mn, puis j'allonge vers 40mn pour finalement au bout de quelques semaines retrouver des séances proches d'une heure. C'est bien !
Oui c'est bien, je tiens sur la distance, mais j'escargote ! Donc là encore les sensations sont contradictoires : je suis heureuse de retrouver des séances d'une heure, tout en étant parfaitement consciente que j'ai beaucoup à faire pour retrouver un rythme de croisière correct, et me réhabituer à des séances plus dures, avec du changement d'allure etc.

Mais je ne dois pas brûler les étapes. Reprendre les entrainements dans les 3 disciplines à peine 3 ou 4 mois après la naissance, ce n'est déjà pas si mal. J'ai encore un peu de temps devant moi avant de penser à la performance ...

Cela fera l'objet d'un autre suivi, dans une autre section du site.
En attendant, je suis sur les rails. La prochaine grande étape sera de concilier cette reprise sportive avec une autre reprise : celle du boulot ! Car pour l'instant tout est facile. Je peux facilement m'éclipser et profiter à la fois des premières séances avec la nounou lors de mon congé maternité : dans quelques semaines, je reprends le chemin du travail, et je devrais donc faire preuve de motivation, d'énergie et d'organisation pour être une super maman et une super triathlète ...
Fort à parier qu'il y aura des hauts et des bas ... To be continued Voir les articles :

Comment j'ai vécu 9 mois de grossesse : le sevrage d'une accro du triathlon !





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Triathlon et Grossesse
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